Eglise St Pierre & St Paul de Pluneret

Par Paul-Marie Wallez, paroissien de Pluneret

Construite à la fin du XIXe siècle, elle remplace l’ancienne église de style roman datée du Xe qui avait connu maintes réparations. Commencée en 1876 par le recteur Mr Robo, elle est bénie le 1er juillet 1877, jour de la fête patronale.

Placée elle aussi sous le vocable de St Pierre et St Paul, elle est construite au même emplacement, le plus élevé de Pluneret :

Si cette fin de siècle s’intéresse au patrimoine bâti, l’influence de Viollet le Duc oriente vers le style gothique. Style ogival en forme de croix latine

La flèche de la tour n’a été construite qu’en 1885. En granit rose. élancée, haute de 75 mètres, elle est visible de toutes les routes de la région alréenne. Trois cloches de 1000 kg, 750 kg et 500 kg fondues à Villedieu-les-Poêles chez Paul Havard ont été bénites et baptisées en octobre 1886 suivant le cérémonial de l’époque.

Enfin en 1909, installation de l’horloge. Par la suite, quelques grosses réparations se sont avérées nécessaires : toiture, clocher, coq, paratonnerre, vitraux et voûte. Et des travaux de modernisation : électrification puis automatisation de l’horloge et des cloches, et installation du chauffage.

Le choeur

Il est dominé par les statues des saints apôtres Pierre et Paul, patrons de la paroisse.
Les trois vitraux du sanctuaire représentent St Pierre et St Paul (à gauche), la Ste Famille (au milieu) et Ste Anne et St Joachim (à droite). Ils sont dus au vitrailliste Lobin de Tours.
Deux reliquaires au-dessus des portes d’accès aux sacristies ; l’une des reliques est un morceau de la Vraie Croix.
Stalles gothiques exécutées par Lebrun de Lorient
Le maitre autel est en marbre blanc, orné de statues représentant : Vierge à l’enfant couronnée, St Joachim, St Jean, Jésus, et Ste Anne.
Et deux petits autels à l’entrée du chœur dédiés à l’Immaculée Conception et au Sacré Cœur.

Les transepts

Le transept droit est dédié à la Vierge Marie.

Le retable est constitué d’une fresque sculptée qui représente le couronnement de la Vierge. Elle est en pierre, est due au sculpteur breton Auguste Nayel, et datée de 1880.
Dans la façade de l’autel un bas-relief représentant la visitation.
Une peinture représentant la Vierge Marie confiant le rosaire à St Dominique.
La verrière de ce transept, haute de 10 m, représente la Vierge Marie entourée des 2 archanges Michel et Gabriel. St Michel terrassant le dragon – symbole du péché originel dont Marie a été épargnée – et St Gabriel, le messager de l’Annonciation.

Le transept gauche est dédié à St Joseph. Son retable en bois sculpté illustre la filiation de Jésus autour de St Joseph :


La verrière de ce transept représente le Christ ressuscité entouré de 2 anges qui portent les instruments de la crucifixion (la couronne d’épine, la lance et la croix) et qui proclament :
« O crux ave, spes unica », i.e. « Salut, O croix, notre unique espérance ».

Les vitraux des deux transepts viennent des ateliers Oudinot de Paris.

La chaire

En chêne sculpté. 8 sculptures autour de la cuve :

les quatre évangélistes, avec leurs attributs :
St Matthieu et l’ange qui l’inspire,
St Marc et le lion,
St Luc et le taureau,
et St Jean et l’aigle.

les trois vertus théologales, la Foi, l’Espérance et la Charité,
et une « Ste Anne trinitaire » :

Le dais, qui s’élève jusqu’à la voûte, également en chêne sculpté : six statues
dont les quatre vertus cardinales et, couronnant le tout, un ange portant cuirasse et épée :

La nef

Les vitraux de la nef sont dus à Mr Gesta de Toulouse; ils représentent les saints que l’on honore d’un culte particulier dans le pays et qui forment ainsi une haie d’honneur aux fidèles qui s’avancent vers le chœur.
Sur le côté droit :

Yvon Nicolazic : Plunerétain, le découvreur de Ste Anne (1591-1645)
Pierre Le Gouvello, seigneur de Kériolet, Alréen, pénitent breton (1602-1660)
St Isidore le laboureur (✝ 1130) : Saint patron des agriculteurs
St Roch (✝1380) : Protecteur invoqué lors des épidémies de peste
Ste Hélène (✝329) : Mère de l’empereur Constantin
Ste Avoye (✝250) : Cousine et compagne de Ste Ursule, honorée à Pluneret.

Sur le côté gauche :

St François d’Assise (✝1226) : Fondateur de l’Ordre franciscain
St François de Sales (✝1622) : Saint patron des journalistes et des écrivains
St Corneille (✝253) : Pape et martyr. Vénéré en Bretagne sous le nom de Cornely. Protecteur du bétail
St Georges (✝303) : Officier de l’armée romaine, Il terrasse un dragon, victoire de la foi chrétienne sur le démon
St Mathurin de Larchant (III° s) : Invoqué pour la guérison des fous
St Etienne (✝35) : Diacre et premier martyr.


La paroisse de Pluneret

La paroisse est créée officiellement le 6 mai 1259. Mais elle est certainement plus ancienne car l’ancienne église était de style roman. Le patronage de St Pierre St Paul atteste lui aussi de l’ancienneté de la paroisse.
Elle était divisée en 7 frairies, chacune autour du village le plus important ou le plus ancien, avec presque toujours sa chapelle. Il ne subsiste aujourd’hui de chapelle qu’à Ste Avoye. L’antique chapelle de Ste Anne, reconstruite au XVII° sous l’impulsion de Nicolazic, a laissé la place à l’actuelle basilique en 1872.

Ont participé à la réalisation de l’église :

Fonderie Paul Havard : Fondeurs de cloches installés à Villedieu-les-Poêles depuis la fin du Moyen Âge. En 2013, la fabrication et la pose des neuf nouvelles cloches de Notre-Dame de Paris sont venues couronner une expertise et un savoir-faire mondialement reconnus.
Lucien-Léopold Lobin : Vitrailliste français établi à Tours. Si son atelier équipe en majorité des monuments religieux, il fournit également des vitraux pour des édifices civils, comme le phare de Cordouan.
Eugène-Stanislas Oudinot : Peintre-verrier français. Élève de Georges Bontemps pour l’art du vitrail, puis de Eugène Delacroix pour la peinture. Il reçoit de nombreuses commandes de restauration et de pose de nouveaux vitraux : cathédrales, abbatiales, châteaux.
Il a travaillé avec de nombreuses personnalités du milieu artistique comme Viollet-le-Duc, des membres de l’aristocratie française ou étrangère, et avec des architectes américains.
Il obtient une mention à l’Exposition universelle de 1855, puis à l’exposition de Londres en 1862.
Louis-Victor Gesta : Peintre verrier français. De la seconde moitié du XIXe siècle au début du XXe siècle, la manufacture Gesta compte parmi les plus grandes productrices de vitraux de France : 8500 églises.
Des centaines de vitraux Gesta sont aujourd’hui inscrits à l’inventaire du patrimoine français
Auguste Nayel : Sculpteur Lorientais de la fin du XIXème siècle. Après la guerre de 1870, il se fixe à Lorient et produit de nombreuses œuvres. Il deviendra le premier conservateur du musée de Lorient. Co-fondateur de la Société Lorientaises des Beaux-Arts. Beaucoup de ses œuvres ont été détruites pendant la seconde guerre mondiale.