Cette année Rome brillait de mille feux, grâce au Jubilé catholique, car de nombreux monuments ont été restaurés, depuis les sculptures baroques et obélisques égyptiens qui décorent presque toutes les places du centre historique, des anges sur le Pont St Ange jusqu’à la fameuse fontaine de Trévi.
Les églises ont rénové des statues, des tapisseries ont été nettoyées, de nouvelles œuvres ont été crées !
Et bien sûr, Rome brillait aussi grâce à la présence d’une trentaine de catéchistes de notre diocèse, accompagnées du vicaire général Gwenael Airault.
Trois pèlerines de notre doyenné d’Auray-Pluvigner (Babeth, Marion et Anne France) ont rejoint leurs 26 collègues et notre vicaire général à la maison diocésaine de Vannes, pour un départ en toute sécurité en car afin de prendre l’avion à Nantes. Après un vol d’1h30 environ, dès leur arrivée à Rome, une navette les a menées à leur hébergement chez les Filles de la Charité « Casa Maria Immacolata ».
Le programme étant chargé, pas le temps de se poser pour le pique nique : messe du jour à la chapelle puis métro, direction l’église française de la « Trinité des Monts » où nous retrouvons la délégation des catéchistes de France, venue pour le jubilé.
Nous avons même pu nous recueillir devant des reliques de Sainte Thérèse qui se trouvaient également à Rome : la chaîne de sa maman, la chaîne de montre de son papa et un bout de son pied.
A la Trinité, où une collation nous est offerte par les paroissiens, nous fraternisons avec des pèlerins de Verdun et de Paris et nous dirigeons vers St Pierre.
Après avoir franchi la Porte Sainte, nous participons à la veillée de prières et entendons des témoignages de catéchistes distingués par le pape. La première est une Mexicaine qui s’occupe de personnes porteuses de handicap (aveugles, paralysées…). Sa mission est proche de celle d’une assistante sociale ; elle reçoit tant de témoignages d’amour en retour qu’elle ne peut douter de la présence de Dieu à ses côtés.
Le dernier témoignage est poignant : un jeune catéchiste du Mozambique explique la situation dramatique de son pays, en guerre depuis 10 ans, les prêtres chassés, les chrétiens persécutés, déplacés… les terroristes brûlent les maisons, tuent les enfants. Ce qui l’anime dans sa mission, c’est justement l’ESPERANCE – le thème de notre jubilé !
Tout au long de nos pérégrinations, notre Vicaire Général – excellent guide de la Ville Eternelle – nous conte des anecdotes sur les églises et les monuments aux alentours telle la colonne Marie en face de laquelle le pape vient prier une fois par an et à cette occasion des pompiers grimpent pour y déposer des couronnes de fleurs.
Le soir, nous retrouvons d’autres groupes dans un restaurant au nom évocateur « Papalino ».
Après une nuit courte mais réparatrice, notre groupe se dirige à nouveau place St Pierre pour l’audience jubilaire des catéchistes avec le pape Léon XIV autour de la Parole de Luc (10,22) : « Personne ne connaît le Père sinon le Fils ».
L’accent est mis par les divers intervenants étrangers sur l’attention particulière de Jésus vers les petits, les humbles, les simples. Jésus exulte de joie quand il voit leur foi. Les textes sont en italien, anglais, allemand, espagnol, portugais, polonais mais jamais en français au grand dam de nos nombreux pèlerins venus des « 4 coins de l’hexagone ». On nous évoque en toutes ces langues un moment spécifique de l’histoire de l’Eglise où lors de grands conflits (an 374), on a pu constater le pouvoir de l’intuition. A Milan, le gouverneur Ambroise fut plébiscité par le peuple pour devenir évêque alors qu’il n’était que catéchumène. Emu par la ferveur des foules, il s’est fait baptiser et en a accepté la charge. Il eut l’intuition que, dans le désir du peuple, se tenait l’appel de Dieu. Saint Ambroise de Milan proclamait « deviens chrétien tel que tu es » (étudiant, papa, maman, ouvrier, riche ou pauvre…) . Il a inventé des façons de prêcher, de chanter des hymnes… « Intuire » est un verbe italien qu’on peut traduire par sentir, ressentir, pressentir, deviner… Nous aussi, catéchistes, en sentant intuitivement l’appel de Dieu, nous sommes guidés par la simplicité, nous faisons de la place dans nos cœurs, faisons passer sa volonté et ferons ainsi passer le message de la Bonne Nouvelle aux enfants. Ils « pressentiront » que Dieu les aime.
Nous sommes en pèlerinage pour 48h et sentons dans chaque église la vie des chrétiens qui nous ont précédés, nous y voyons des reliques, des tombeaux de papes…, et nous admirons aussi des chefs d’œuvre historiques. Entre la Basilique Sainte-Marie-Majeure où nous avons aussi passé la Porte Sainte et la chapelle Saint Yves des Bretons, nous pouvons admirer la fontaine de Trévi, le temple d’Hadrien…
Mais partir en pèlerinage, c’est aussi bien sûr, rencontrer l’Eglise bien vivante d’aujourd’hui. Dans tous ces lieux de mémoire, nous sommes appelés à redire notre foi, nous reconnaître pécheurs et entrer dans une démarche de conversion, comme le passage des Portes Saintes. Mais nous ne cheminons pas seuls, un pèlerinage rassemble, il provoque des rencontres. On sympathise ici et là, ce samedi avec des mauriciennes ou des strasbourgeoises… On nous interpelle « Ah ! les bretons ! » bien reconnaissables – par les délégations françaises en tout cas – grâce à notre Gwenn Ha Du et nos écharpes orange offertes par le diocèse de Vannes.
Père Gwenael décide de célébrer notre messe du jour dans la magnifique chapelle saint Yves des bretons. Nous y retrouvons deux prêtres et un séminariste de Vannes en études à Rome : père Louis Marie, père Thibault et Adrien.
Un moment de paix, de recueillement, de douceur bretonne que nous goûtons avec joie et ainsi qu’une séquence émotion, lors de la remise de sa nouvelle lettre de mission à Christine de Questembert-Muzillac-Berric :
Mais pourquoi une chapelle dédiée aux bretons ? Un peu d’histoire : à l’époque, le pape ne pouvait pas héberger les nombreux pèlerins et demandait à chaque communauté ou nation de bâtir des églises, des chapelles pour les accueillir. C’est ainsi qu’est née la chapelle Saint Yves des bretons, édifiée en 1455 à la demande de l’évêque de Quimper.
Autour de notre saint breton, nous pouvons reconnaître des saints français : Sainte Clotilde, Sainte Geneviève, Saint Louis…
Pas de répit pour les bretons, nous pressons le pas pour aller écouter une catéchèse à l’église Santa Maria Vallicella sur le Credo, par Monseigneur Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Arras qui préside le conseil pour la catéchèse et le catéchuménat à la conférence des évêques de France. Dans sa conclusion, il nous désignera, nous les catéchistes, « comme signe d’espérance pour nos frères ».
Direction l’église Saint Louis des Français – hélas fermée pour cause de messe – nous contemplons la façade avec la représentation de François 1er et son emblème la salamandre.
Nous pouvons voir l’auberge où un certain cardinal, a dormi une nuit, début mai 2025, et est revenu payer sa note le lendemain en tant que nouveau pape.
Direction la Basilique St Andrea della Valle où nous attend un apéritif dînatoire offert à tous les catéchistes Français, suivi d’une invitation à écouter un sublime oratorio sur la vie d’Eugénie Joubert (qualifiée par Saint Jean-Paul II de modèle, de « catéchiste de feu »). Encore bercées par l’œuvre, celles qui sont restées jusqu’à la fin, rentrent en flânant par le château et le pont St Ange et s’octroient un arrêt obligatoire pour déguster une vraie glace italienne sur la place Navone.
Le dimanche, notre périple dans la ville aux 7 collines s’achève en apothéose par une messe célébrée à 10h place St Pierre tandis que de votre côté à Auray vous honoriez notre Bienheureux Charles de Blois.
Comme la veille, le pape en papamobile a tenu à venir à la rencontre de son peuple et bénir les fidèles.
Cette messe « avec institution de catéchistes » concluait le Jubilé des Catéchistes qui a réuni 20.000 pèlerins de 115 différents pays. 39 catéchistes ont été institués (à vie – une nécessité dans certains pays) et ont reçu la croix des mains du Saint Père en signe de leur vocation particulière.
Notre groupe a pu acheter rapidement qui des « panini » qui des « foccaccine » ou de traditionnelles salades avant de regagner l’hôtel pour récupérer nos bagages, rejoindre notre navette et l’aéroport de Fiumicino.
Nous sommes rentrées après 22h, fourbues, les pieds en compote mais prêtes à recommencer…
Un temps de pèlerinage est un temps pour renouveler son adhésion, comprendre comment professer aux enfants qui nous sont confiés et à nos catéchumènes, jeunes et moins jeunes, que trouver Jésus en dehors de l’Eglise n’est pas possible. On n’est pas chrétien tout seul ! Tout le monde est accueilli, chacun peut être renouvelé, transformé par l’amour de Dieu : les plus forts, les plus faibles, les pécheurs, les indifférents, ceux qui sont découragés, ne se sentent pas dignes ou sont perdus… L’Eglise fait les chrétiens et les chrétiens font l’Eglise.
En conclusion, nous reprendrons les mots de Père Gwenael : « Vous qui avez reçu la Foi, voici votre mission : transmettez l’Espérance ! »
Marion & Babeth,
de retour de Rome
