Nous le savons, Pâques est un passage, mais nous l’imaginons parfois sans transformation. Si les disciples n’ont pas reconnu Jésus au matin de la Résurrection, c’est parce qu’Il n’était plus tout à fait le même. Le Ressuscité n’est pas un revenant. Il est le Vivant, transfiguré. Et c’est à cette même transformation que nous sommes tous appelés : laisser mourir certaines manières de faire, de penser, de croire, pour accueillir un visage neuf de Dieu, et peut-être aussi un visage renouvelé de nous-mêmes.
C’est une Pâques que vit l’Église. Ce qui se passe n’est pas un « retour du religieux » au sens nostalgique du terme. Ce n’est pas un temps de reconquête. Il ne s’agit pas de revenir à ce qui fut, mais d’entrer dans un avenir que Dieu, Lui, est déjà en train d’ouvrir. Gardons-nous de tout triomphalisme. Il serait tentant de brandir les conversions de jeunes adultes comme un étendard, mais la résurrection du Christ n’est pas un drapeau à agiter : elle est un feu discret, un souffle qui réchauffe, une lumière qui appelle. Et elle engage.
Journal La Croix, du 15 avril, « Sœur Albertine :
« Dieu se révèle là où personne ne l’attend » »